Les Addictions : une Problématique Sociale oscillant entre Répression et Soin. Un suicide à petit feu
- laurence dubois
- il y a 7 jours
- 3 min de lecture

Mais qu’est-ce qu’une addiction ?
En existe-t-il une ou plusieurs ?
L’OMS nous propose une définition :
"c’est un état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements".
Les addictions peuvent prendre différentes formes : les plus fréquentes sont celles relatives aux substances psychoactives réglementées (tabac, alcool...), détournées de leur usage (médicaments, poppers, colles, solvants…) ou illicites (cannabis, cocaïne, ecstasy...)
Mais on peut aussi y ajouter les compulsions alimentaires, les addictions au travail, les addictons sexuelles et à la pornographie.
En ce qui concerne l’alcoolisme :
Même si on constate une diminution de la consommation hebdomadaire puisqu’elle était de 62,6% en 2000 et qu’elle atteint 39,0% en 2021, la proportion d'adultes consommant de l'alcool tous les jours passe de 23,9% en 1992 contre 8,0% en 2021.
Le tabagisme :
En 2023, 31,1% des personnes âgées de 18 à 75 ans ont déclaré fumer quotidiennement ou occasionnellement du tabac. La proportion d'hommes reste plus importante : 33,8% des hommes et 28,6% des femmes. Le tabagisme quotidien a toutefois diminué de 25,3% à 23,1% entre 2021 et 2023.
En ce concerne la toxicomanie :
L'usage régulier concerne 3,4 % des adultes de 18 à 64 ans en 2023, sans évolution par rapport à 2017. Avec 6,6 % d'usagers réguliers, les 18-24 ans restent les plus concernés. Cependant, c'est parmi les personnes de 55 à 64 ans que cet usage régulier a augmenté, passant de 0,2 % en 2017 à 1,2 % en 2023.
Mon postulat n’est pas différent de celui de tous les praticiens accompagnant des femmes et des hommes sur la voie de la guérison.
Aujourd’hui il existe une polémique relative à ces personnes : sont-ils des délinquants ou des malades ?
Pour la plupart de mes confrères et moi-même c’est l’addiction en tant que maladie à soigner qui est responsable de comportements délinquants.
Si en Allemagne, en Hollande et dans les Pays Scandinaves entre autres, la consommation de drogue « dures » est encadrée ce qui limite les réseaux de distributions et le risque de mortalité par prise de substances chimiques ou overdoses, en le France le débat reste.
Prendre des psychotropes est un délit ou une maladie ? Une maladie
Les addictions sexuelles ou dépendances sexuelles :
Elles se caractérisent par la perte de contrôle sur la sexualité et la poursuite du comportement problématique malgré la connaissance et l'expérimentation de conséquences négatives (ex. blessures génitales, prises de risques infectieux).
Les addictions au travail ou workaholisme
Ce type d’addiction est encore peu repérée et donc peu traité, et pourtant ce phénomène n’est pas anodin dans notre société actuelle.
Elle peut conduire au suicide et peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé physique et mentale : Burn out, dépression, angoisses, consommation d’alcool, de tabac et de drogues « pour tenir le coup »
Un nouveau rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) souligne que 2,6 millions de décès par an sont attribuables à la consommation d'alcool, soit 4,7 % de l'ensemble des décès, et 0,6 million de décès à la consommation de drogues psychoactives.
Ces résultats datent du 25 juin 2024
Les compulsions alimentaires : l’hyperphagie
Quoi qu’il en soit et quelque soit le comportement addictif qu’on « choisi » les conséquences sont graves pour la santé.
La santé physique (cancers, diabète, pathologies cardiaques et cardiovasculaires …
La santé mentale (dépression, angoisse, décompensation névrotique ou psychotique…)
Le risque de passage à l’acte envers soit ou envers les autres : violences physiques, viols, inceste, accidents de la route, accidents du travail, mais aussi le suicide.
Comme le Professeur Laurent Karila une des références actuelles dans la prise en charge des patients addicts, j’envisage cette souffrance comme un puzzle composé donc par définition de plusieurs pièces
Le plan familial
Le plan environnemental
Le plan somatique
Le plan psychiatrique
S’il existe aujourd’hui de nombreuses structures pour accompagner les personnes en demande de soin, certaines souhaitent un suivi individuel et où parallèle.
Lors de mon exercice qui a démarré en 1987 j’ai accompagné de nombreux patients souffrants d’addictions diverses.
Je ne peux pas prétendre avoir réussi à chaque fois à les guérir, mais le travail que je propose leur a permis entre autres de poser un autre regard sur ce comportement et d’agir sur les différentes sphères (famille, travail, amis) maintenant ce comportement pathogène.
La plupart d’entre eux ont trouvé leur solution pour combler ce vide abyssale responsable des compulsions.
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