Accompagner sur le plan Psychologique les agresseurs afin d'éviter la récidive : une nécessité, la répression n'est pas l'unique réponse à une problématique complexe
- laurence dubois
- 5 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 juin
La question du passage à l'acte et de la récidive est au centre des préoccupations dans une société de plus en plus insécure et violente.
L’incapacité à verbaliser ses désirs, ses émotions et ses frustrations est une constante dans les processus de violence.
La prise en charge des femmes ou des hommes victimes de violences : viol, coups et blessures, maltraitance psychologique, relation d’emprise, fétichisme… s’est développée tant sur le plan judiciaire que social et psychologique avec des protocoles d’accueil de la parole de la victime par des structure pluridisciplinaire comprenant des policiers spécialisés dans le recueil de la plainte, des assistantes sociales et des psychologues, la France est très en retard dans l’accompagnement des agresseurs.
Si la sanction judiciaire allant de l’amende, aux mesures d’éloignements voire à la condamnation par le tribunal correctionnel ou pénal est un premier pas dans le processus de conscientisation de la gravité du passage à l’acte par l’agresseur, force est constater que nous avons en France un de plus haut taux de récidive à la sortie.
Pourquoi ?
Pour les agresseurs condamnés à une sanction : amende ou peine de prison, la confrontation à la loi est un premier pas mais l’accompagnement psychothérapeutique est tout aussi important afin de leur permettre d’apprendre à communiquer autrement et à sortir de ces processus violents.
Malheureusement il y a très peu de psychiatres et de psychologues dans les prisons et donc tous ceux qui pourraient faire la demande d’un suivi et ils sont peu nombreux sont confrontés à cette pénurie de soins psychothérapeutiques.
La prescription d’anxiolytiques, de psychotropes voire d’une castration chimique ne règlent pas le problème de font
* à savoir une compréhension des mécanismes pouvant conduire à développer des comportements violents par identification à des modèles parentaux dans de nombreux cas mais pas toujours, par un trouble de la personnalité (structure de personnalité perverse : les pervers narcissiques, psychopathes, les états limites) ou la violence physique et/ou sexuelle est le seul mode de communication utilisé par l’agresseur qui assoie ainsi son pouvoir sur sa victime.
On ne peut occulter le travail effectué par le SPIP : Les services pénitentiaires d'insertion et de probation : qui sont des services déconcentrés à l'échelle départementale de l'administration pénitentiaire française qui se définit comme un organisme ayant pour mission d'assurer le contrôle et le suivi des personnes placées sous-main de justice en milieu ouvert ainsi qu'en milieu fermé. IL propose un cadre et accompagnement tant psychologique que social visant une diminution des récidives sont Les SPIP contribuent à la prévention de la récidive et favorisent la réinsertion des personnes condamnées en concourant à l'individualisation des peines privatives de liberté et à la préparation des décisions de justice à caractère pénal.
Malgré tout cet arsenal d’encadrement et d’accompagnement multifactoriel, le taux de passage à l’acte et de récidive stagne voire augmente.
A ma connaissance, les Canadiens sont les premiers à avoir proposé voire imposer une obligation de soins qui se pratique en groupe et auxquels les condamnés doivent participer sur le plan financier avec des contrats de dix séances obligatoires.
Actuellement les instances gouvernementales s’interrogent sur :
* la mise en place de mesures de prévention,
* de détection à l’école ou les premiers actes de violence apparaissent sous la forme de harcèlement voire de coups.
* les protocoles de soins permettant de diminuer le taux de récidive mais force est de constater que les réponses actuelles ne préviennent pas la récidive.

Ma Formation en Victimologie et Criminologie ainsi que notamment le séminaire spécifique intitulé
« Prise en charge des patients abusés…et des abuseurs » proposée par l’Académie des Sciences Sexologiques à la Société Française de Sexologie Clinique de Paris en 2002 m’ont permis d’accompagner des patients « délinquants » après la première audition jusqu’à la procédure et parfois après avoir purgé une peine. La plupart de temps du temps la demande de prise en charge est individuelle.
Je me suis aussi formée aux Thérapies de Groupe lors d’un cursus de 4 jours avec deux Psychothérapeutes Canadiens qui m’ont transmis leur expertise dans ce domaine spécifique.
C’est une cadre thérapeutique dynamique. Les interactions entre les personnes permettent l’émergence de problématique identificatoire et renvoie au participant en miroir qu’il ou qu’elle n’est pas le seul concerner par ce mode de communication
Ce travail ne peut se faire qu’en collaboration avec le Jupe d’application des peines.



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